La trousse de Perrine

Il est d’usage, dans les écoles Steiner, de demander aux parents dont un enfant va entrer en première classe (l’équivalent du cours préparatoire) de lui fabriquer une trousse pour ses crayons de cire et blocs de cire.

Qu’est-ce que c’est ? Des crayons un peu comme des pastels, de couleurs très brillantes, faciles à appliquer et très durables. Et les blocs sont comme des grosses gommes, qui permettent de faire très facilement des à-plats ou des dégradés.

Tous ceux qui connaissent vous diront qu’ils sont faits entièrement à base de cire d’abeille, voire totalement bios. Ce qui est faux : il sont composés d’environ 64 % de paraffine, de 30 % seulement de cire d’abeille, de 3 % d’essence de térébenthine et de 3 % de colorants synthétiques (source : http://212.79.59.11/download/stockmar_modellierwachs_paraffin_bwachs_en.pdf). Ceci histoire de rectifier une idée reçue, même si ces crayons sont très biens.

Donc à la fin de la dernière année du jardin d’enfants (la maternelle), quand ma fille Perrine a été admise à passer en première classe, on m’a remis plusieurs modèles (je devrais dire patrons) de trousse.

C’étaient pour la plupart de simples morceaux de tissu à dérouler, avec des petites pochettes pour y ranger les crayons et les blocs, fermés avec de jolis rubans.

J’ai trouvé ça affligeant, et pour deux raisons. Et désolé si je déplais à de nombreuses mamans qui ne partageront probablement pas mon point de vue.

D’accord c’était joli, tous ces motifs d’éléphants roses, de grenouilles roses à pois bleus, d’oiseaux gazouillants et de fleurs qui pissent partout ! Mais si ce genre de motif plaît quand on a six ans, je doute que ce soit la même chose à quinze, or cette trousse est supposée durer toute la scolarité.

Ensuite au niveau pratique et ergonomie, pardon, je suis convaincu qu’aucune mère ayant commis une telle trousse ait un jour eu à s’en servir, et ce pendant toute la journée et toute l’année. Comment peut-on ouvrir une telle trousse sur son pupitre déjà encombré de cahiers (pas de livres, les écoles Steiner n’en utilisent pas, heureusement dans ce cas précis) car il y a quand même normalement 18 crayons et autant de blocs. Et surtout comment faire pour qu’aucun ne tombe lors de l’ouverture mais surtout des déplacements obligés de la trousse sur le pupitre encombré, puisque rien n’est élastiqué ? Or la paraffine ça casse, bien plus que la vraie cire d’abeille.

Donc comment des mères de famille peuvent-elles fabriquer de tels engins de torture à leurs enfants ? Elles ne font plaisir qu’à elles-mêmes. Pas à leurs enfants, en tout cas pas à long terme.

Or c’est ce qu’on trouve encore à l’heure actuelle sur le Web, il suffit de copier/coller les mots suivants : « trousse crayon cire steiner » dans votre moteur de recherche favori, et de regarder les images. Vous verrez que je ne raconte pas n’importe quoi !

Je ne voulais pas de ça pour ma fille, et j’ai donc réfléchi à comment améliorer le concept, d’une part en terme d’ergonomie, et également en terme d’aspect.

Et surtout je voulais faire quelque chose de vraiment exceptionnel (en toute fausse modestie 🙂 ) car la trousse a une importance très grande dans le rituel de passage en première classe donc on ne lésine pas ! Et je voulais que ce soit un objet qu’elle aurait plaisir à garder toute sa vie, et qui donc soit solide en conséquence.

Je vous la montre tout de suite et puis j’explique comment j’ai fait d’une part pour la mettre au point et surtout pour la fabriquer.

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Les matériaux

Comme je l’ai dit plus haut je n’avais pas envie de faire un truc en tissu ni en tricot (il y avait des modèles comme ça si je me souviens bien…) mais en matériaux plus nobles, et surtout j’avais envie que ce soit plus sophistiqué. Donc pas en tissu. Ce qui ne veut pas dire que le modèle que j’ai finalement mis au point ne peut pas être fait dans cette matière, je raconte en fin d’article comment adapter la fabrication.

Un plumier ça n’aurait pas tout contenu. Une boite en bois ne m’inspirait pas vraiment non plus, donc pas en bois.

À cette époque j’utilisais régulièrement un organiseur Filofax (à l’ère des smartphones ça doit sembler bien ringard d’avoir toujours sur soi un mini-classeur) et on trouvait partout des extensions pour en augmenter les possibilités : perforeuse, calculatrice électronique, porte-monnaie, et que sais-je encore au format feuille de classeur (donc avec les perforations pour les intégrer dans la reliure du mini-classeur).

Donc je me suis dit pourquoi ne pas faire des intercalaires à crayons ? Et comment ? La reliure de mon organiseur étant en cuir, et comme je voulais quelque chose de beau, facile à travailler et plus rigide que du tissu, c’était une bonne solution, d’autant plus que je travaillais déjà le cuir par ailleurs sur d’autres bricolages.

Donc du cuir. Mais comment ?

La conception

Évidemment intercalaire veut dire une simple feuille rigide sur laquelle on fixe les crayons, mais du coup plus dans des pochettes mais avec autre chose, et l’élastique saute aux yeux (façon de parler). En les installant dans le sens horizontal, ils sont en outre faciles à sortir, il n’y a même quasiment pas besoin d’ouvrir l’organiseur. Mais j’avais peur qu’ils ne sortent trop facilement justement, et surtout comment faire tenir les blocs qui sont en gros deux fois plus larges et deux fois moins longs que les crayons ? En deux colonnes ? On aurait pu sortir facilement ceux qui auraient été près de l’ouverture mais moins ceux près de la reliure, à cause de celle-ci.

Pour les empêcher de sortir trop facilement j’ai imaginé des systèmes de rabats, mais ça ne me satisfaisait pas.

Et pendant que je cherchais une solution le temps passait doucement, j’avais quand même à aller travailler tous les jours, d’autres travaux en cours sur la maison, et il y a eu le séjour à la mer avec les enfants… Et ma fille commençait à vraiment s’inquiéter de voir que la trousse ne se faisait toujours pas.

J’avais quand même commencé à acheter les matériaux, puisque j’étais fixé sur du cuir. J’ai donc investi dans une peau de veau mort-né. Non ce n’est pas cruel, c’est tout simplement que quand une vache gestante doit être abattue pour quelque raison que ce soit, on récupère ce qu’on peut, et la peau du veau est très fine, très claire et très souple, donc très recherchée (et le prix est en conséquence).

Pour rigidifier les parties qui devaient l’être (à l’époque je pensais encore intercalaires)j’ai aussi acheté du synderme (cuir de synthèse élaboré à partir de fibres de cuir agglomérées).

Pour tenir les crayons j’ai acheté de l’élastique de bonne largeur à la mercerie, et comme je le trouvais vraiment trop blanc par rapport à la couleur du cuir je l’ai trempé dans du thé toute une nuit.

Et à force de retourner mes intercalaires dans tous les sens dans ma tête, je suis arrivé à la conclusion qu’il fallait que je fasse une trousse comme j’en avais eu écolier, quelque chose qui s’ouvre en deux avec des élastiques pour tenir les crayon/blocs et une fermeture à glissière (ce genre de modèle existe toujours).

Mais pour pouvoir tout mettre il aurait fallu que ça fasse au moins un format A4 et je restais sur un aspect d’organiseur. La solution était simple : au lieu de s’ouvrir en deux, la trousse devait s’ouvrir en quatre. À savoir qu’on ouvre d’abord la trousse en deux, puis chaque côté s’ouvre à nouveau en deux et c’est seulement alors qu’on accède au contenu. Les reliures dos et intermédiaires ont en outre l’avantage de bloquer les crayons et blocs à l’intérieur.

Pour la fermeture, un fermoir magnétique de sac à main de femme me semblait idéal puisque j’étais parti dans un look maroquinerie (et ça s’est avéré le bon choix).

Sur le calendrier on était alors arrivé à une quinzaine de jours de la rentrée et ma fille était de plus en plus inquiète, voire catastrophée. Mais il me restait une semaine de vacances à prendre, ce qui tombait plutôt bien.

Fabrication

Première chose, des plans correctement cotés pour ne pas découper le cuir à tort et à travers (vu le prix).

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La découpe intérieure est très exactement aux cotes indiquées, et l’extérieur est plus grand d’un bon centimètre sur chaque côté pour pouvoir le rabattre et le coudre sur l’intérieur. En fait il vaut mieux prévoir deux centimètres et recouper l’excédent avant le rabat final, ce qui évite bien des désagréments. Voire ne pas couper tant que ce n’est pas collé, ce qui est encore plus simple.

Pour couper correctement un cuir aussi souple, une seule solution : faire des gabarits en carton rigide et les appliquer fermement sur le cuir avant de suivre les bords avec un scalpel bien affûté. Mais si je le refaisais j’utiliserai la solution décrite un peu plus bas.

Les renforts en syndermes sont au nombre de sept : quatre identiques où seront fixés les élastiques, un moyen qui fera le dos de la reliure et deux plus petits qui feront les reliures internes.

Pour avoir égaler le toucher moelleux de la couverture de mon organiseur, j’ai rajouté entre l’extérieur et le synderme une couche de mousse dense fine récupérée chez le marchand de vin (on en trouve souvent entre les bouteilles emballées dans des caisses en bois). Cette mousse a été coupée 5 mm de moins que le synderme lui-même, afin que le cuir extérieur colle sur le synderme sur son pourtour, pour des raisons de solidité du collage.

Mais où et comment fixer la fermeture magnétique ? Elle est sur la partie extérieure du cuir, qui est souple et fragile, et je craignais qu’il ne se déchire à cet endroit, probablement à tort mais je ne voulais pas prendre le risque. J’ai donc renforcé le cuir à cet endroit, en doublant toute cette face avec une fine toile de fibre de verre, mais on pourrait mettre une pièce de cuir ou autre chose.

Le montage de l’intérieur

Cela va de soit, il faut d’abord coudre les élastiques sur la partie intérieure. Et pour que la couture soit bien solide, il faut que le synderme soit déjà collé sur le cuir. Vu la souplesse de ce dernier, j’aurais dû faire le collage avant la découpe (comme dit plus haut ce serait la façon dont je m’y prendrais maintenant), mais je m’en suis sorti quand même.

Pour la colle : de la néoprène bien entendu mais sans attendre le séchage, comme ça on peut démonter (c’est délicat mais faisable), et si le séchage est un peu plus long ça n’a pas vraiment d’importance.

Ensuite découpe du passage des élastiques selon le plan ci-dessous toujours avec un bon scalpel, et en faisant bien attention, ce n’est pas le moment de se rater !

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Je voulais éviter que le cuir ne se salisse trop vite, donc je cherchais une protection que j’ai trouvée dans un magasin Rougier et Plé, mais je ne me souviens plus du nom du produit. J’ai découvert ultérieurement qu’une huile-cire a le même effet. J’ai appliqué ce produit avant de faire les découpes des élastiques.

On voit qu’il y a deux découpes par crayon/bloc, car j’ai fait passer l’élastique derrière le cuir pour des raisons esthétiques. On pourrait éviter ces découpes et faire deux coutures, mais comment fixer en place les élastiques proprement ?

J’ai ensuite passé les élastiques (collés à l’arrière sur le synderme pour qu’ils ne bougent plus), en utilisant des crayons (ou stylos ou feutres) comme gabarit : leur diamètre plus fin que les crayons me garanti un serrage correct et le fait d’en utiliser huit garanti la régularité des boucles. Pour les élastiques des blocs, une gomme a servi de gabarit.

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Un collage bien fort aux extrémités, et il est temps d’aller voir le cordonnier pour la couture.

Les élastiques après couture

Les élastiques après couture – On aperçoit les feuilles de mousse

Ce qui me rappelle que celui-ci qui me demandait ce que je pouvais bien fabriquer avec un truc pareil a été très surpris quand je lui ai dit que je faisais une trousse pour ma fille. Il m’a clairement dit que lui ne se serait jamais embêté à ça… Si les cordonniers sont les plus mal chaussés, leurs enfants sont les plus mal troussés !

Tout ceci a été assez vite réalisé, une journée suffit.

Montage du cuir extérieur

Après avoir récupéré la partie intérieure cousue, il faut fixer la partie extérieure par dessus, et c’est là que ça devient un peu délicat.

Première étape, coller la mousse sur le synderme, c’est assez simple.

Collage de la mousse sur le synderme

Collage de la mousse sur le synderme

Ensuite coller le cuir extérieur sur lequel les fermetures doivent au préalable être posées, et bien en face évidemment. Et en laissant un peu de jeu à chaque pliure pour que ça plie bien justement.

Montage des fermetures et renforts en fibre de verre

Montage des fermetures et renforts en fibre de verre

Je ne sais plus bien comment j’avais fait mais je pense que j’avais dû commencer par coller le milieu (la reliure dos) puis continuer progressivement vers l’extérieur en faisant attention à rester bien parallèle à l’intérieur (toujours cette souplesse du cuir qui impose des vérifications constantes).

Il faut par ailleurs faire attention à bien faire descendre le cuir vers l’intérieur dans chaque pliure, pour permettre le jeu nécessaire au pliage.

Et au moment de coller les parties extrêmes on vérifie que les fermetures  tombent bien en face.

Il ne reste plus qu’à rabattre le rebord sur l’intérieur après avoir éventuellement rectifié (ou effectué) les découpes, et le coller bien en place avant de retourner voir le cordonnier pour la couture finale.

Encore une anecdote : lors de la pause du cuir extérieur je me suis rendu compte après avoir tout posé que j’avais trop dérivé et que le rabat ne serait pas faisable dans une partie. Donc il a fallu défaire rapidement avant la prise de la colle. Ma fille qui venait régulièrement voir l’avancement des travaux était là à ce moment et elle a fondu en larmes en me voyant tout arracher. Pour elle, la trousse était fichue ! Ce qui n’était évidemment pas le cas, une mousse s’était déchirée mais j’avais du rab, et j’ai recollé facilement le tout correctement en place. Mais c’est à cet instant que j’ai pris conscience de l’importance qu’elle attachait à cette trousse, ce qui m’a incité à m’appliquer plus encore. Car si la fabrication était terminée il restait le gros morceau : la décoration !

La décoration

Je l’ai écrit plus haut, des motifs de petits oiseaux ou de fleurs ne sont pas de mon goût et surtout n’auraient probablement plus été de celui de ma fille au fil des années. Or, je le redis, cette trousse est censée durer toute la scolarité.

Donc soit on fait sobre (pas de décoration du tout) soit on choisit quelque chose dont on sait que ça vieillira bien, tout simplement parce que ça a déjà tellement merveilleusement bien vieilli.

Étant breton j’ai tout naturellement pensé aux enluminures celtes, irlandaises plus précisément.

Et j’avais en ma possession un livre (en anglais mais quand le livre n’est constitué que d’illustrations aucune importance) expliquant les techniques utilisées par les enlumineurs du Livre de Kells qui est à juste titre considéré comme exceptionnel, et ce encore douze siècles après sa réalisation.

 

Extrait du Book of Kells

Extrait du Book of Kells

 

Extrait du livre de décryptage du Book of Kells dont je me suis inspiré

Extrait du livre de décryptage du Book of Kells dont je me suis inspiré

Comme je ne doute de rien j’ai choisi de reproduire des fragments de ces enluminures sur le cuir.

Comment ? Avec de la peinture ça n’aurait pas tenu longtemps, or je voulais un objet qui dure. Je n’avais pas le matériel pour tenter du tatouage (et sur peau morte ça marcherait?) et je voulais tout faire moi-même, alors j’ai essayé la pyrogravure. Sur une chute pour commencer. Et bien m’en a pris car si ça marche très bien, il y a quelques difficultés.

Tout d’abord on ne peut pas gommer. Pas le droit à l’erreur… Et surtout le cuir étant très tendre, le moindre contact de la panne avec celui-ci crée immédiatement un trou. Impossible de faire glisser la pointe pour tracer une ligne droite, il faut tout faire point par point. Que ceux qui n’ont jamais tracé une ligne droite uniquement avec des points fassent l’essai, ou au moins l’imaginent.

Bref j’ai sélectionné les illustrations qui me plaisaient, et ça n’a pas été simple, il y en avait beaucoup et il me fallait garder une certaine unité. Heureusement un scanner et un logiciel de dessin facilitent beaucoup ce genre de travail de conception.

Ensuite comment faire pour ne pas dériver en cours de pyrogravure, et se retrouver avec la fin du dessin en dehors de la trousse ? J’ai imprimé mes maquettes grandeur nature, puis j’en ai reporté les grandes lignes sur le cuir tout simplement avec du papier carbone. Et j’ai commencé à graver à partir de ces grandes lignes et rempli entre ensuite.

Inutile de dire que tout ceci est un travail très minutieux, très long et très éprouvant nerveusement car on n’a absolument pas le droit à l’erreur ! Ces petits dessins m’ont tout simplement pris une semaine complète,et à temps plein, toute la journée voire mes soirées. Bien plus que quarante heures en tout cas.

Mais ça en valait la peine.

Une fois les dessins terminés (pas avant à cause de la chaleur de la panne à pyrograver) j’ai appliqué le produit de finition dont je parle plus haut. Ce qui a l’avantage non seulement de protéger l’intérieur et le rendre lavable mais aussi de donner immédiatement une belle patine sur l’extérieur, on dirait d’entrée de jeu un vieux livre.

Maintenant il ne reste plus qu’à remplir la trousse. Et à se régaler de voir le bonheur dans les yeux de ma fille qui a eu sa trousse la veille de la rentrée. Papa a tenu parole…

Et maintenant quelques vues de la trousse.

À l’usage

Très rapidement tous les autres élèves ont dit à ma fille que c’était elle qui avait la plus belle trousse, mais surtout tout le monde l’a trouvée très pratique, à commencer bien entendu par ma fille.

En effet on peut la poser de différentes façons sur le pupitre, soit debout (mais elle n’est pas stable) ou plus commodément à demi-pliée comme ici.

Tous les crayons sont facilement accessibles, et si on bascule la partie centrale tous les blocs le sont à leur tour, et ce pour un encombrement minimal.

La trousse en service

La trousse en service

Ma fille a également trouvé qu’en l’ouvrant à moitié elle pouvait plus facilement la ranger dans la poche avant de son cartable, laquelle n’était pas assez épaisse pour contenir la trousse, mais suffisamment large pour la contenir semi-dépliée.

Une chose à laquelle il faut bien faire attention est la qualité de l’élastique, j’ai été très déçu par celui que j’ai acheté quelques années plus tard pour une autre trousse. Très rapidement (trop par rapport à la longévité du cuir) il a perdu toute élasticité et s’est relâché. Plus rien ne tient !

Par contre sur la trousse de ma fille, douze ans plus tard tout est encore en parfait état, le cuir n’a pas pris une ride.

Si je devais refaire une telle trousse actuellement je pense que je me casserai la tête pour que l’élastique puisse être changé sans devoir tout démonter, mais ce n’est certainement pas simple…

Et en tissu ?

On peut bien entendu faire la même chose en tissu, à condition d’adapter un peu.

Tout d’abord on n’utilisera pas du synderme pour rigidifier, mais de l’entoilage thermocollant le plus épais possible, et avec autant de couches qu’il le faudra, il ne faut pas lésiner sinon les élastiques plieraient le tissu et rien ne tiendrait. Et je pense que quelques coutures dans le sens vertical (par rapport au plan) sous les emplacement des élastiques et avant le montage de ceux-ci ne seraient pas superflues pour renforcer encore la rigidité.

On pourrait avoir envie d’utiliser des feuilles de plastique épais comme celles qui sont utilisées pour certains classeurs ou chemises à documents mais je crains que ça ne finisse par casser. Ou alors il faut prévoir un rabat auto-agrippant relevable pour les changer au besoin.

Pour la couture des élastiques, faire des découpes est délicat, car il faudrait tout surfiler et l’effet visuel serait sans doute pire que voir l’élastique tout du long, donc on coud par le dessus, avec les deux coutures espacées de 5 mm. Il faudra être minutieux pour que toutes les boucles d’élastique soient identiques et suffisamment serrantes.

Pour le moelleux de la partie extérieure on pourra utiliser des morceaux de molleton, qu’il faudra coudre sur tout le tour sur la partie intérieure afin que rien ne bouge.

Pour le rabat final on pourra utiliser un biais, le résultat serait certainement très esthétique.

Et pour la fermeture, plusieurs solutions sont possibles, bande auto-agrippante (le fameux VELour CROchet), soit cousue sur l’extérieur là où j’ai fixé mes fermetures magnétiques, ou sur une lanière elle-même cousue sur les dos intérieurs, un bouton pression, deux liens ou rubans que l’on noue…

Et pour le motif du tissu je réitère mes remarques sur le fait que cette trousse est supposée durer, une certaine sobriété s’impose.

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